Avant tout poète, Guy Marchamps a développé au fil du temps une écriture humoristique qui trouve tout son pouvoir d’évocation dans la brièveté et qui aboutit aujourd’hui presque naturellement dans l’exercice de l’aphorisme, ce procédé littéraire — souvent basé sur un jeu de mots — qui résume, en une phrase concise et percutante, une idée, une opinion, une vision du monde, un concept. « Si vous adressez la parole à quelqu’un, n’oubliez pas le timbre », recommande-t-il avant de nous emmener complètement ailleurs et de nous inciter à réfléchir sur nos habitudes de vie : « Pourquoi s’étonner que les gens se bousculent dans les centres commerciaux quand on lit sur la porte en y entrant : "Poussez". » Les aphorismes dans Les vampires aiment rouler à tombeau ouvert relèvent les absurdités de la vie, les contradictions au cœur de tout être humain, les petits et grands bonheurs de la vie en une suite de formulations tantôt tendres, tantôt corrosives, que l’on savoure lentement, et qui ne sont pas sans rappeler par moments les questions existentielles du regretté Pierre Légaré.