Pax West, un ancien Fantôme de la CIA sans passé ni avenir, descend d’un train Amtrak à Portland, dans l’Oregon. Il n’y est pas depuis longtemps quand un inspecteur l’arrête pour le meurtre d’une jeune femme de la région. L’inspecteur affirme qu’il figure sur les enregistrements de vidéosurveillance. La victime était sa nièce, ce qui en fait une affaire personnelle. En ce qui le concerne, les règles judiciaires habituelles ne s’appliquent pas. Pax est jeté au pénitencier d’État de l’Oregon. Il n’est pas contrarié. C’est une erreur, mais tout sera réglé au matin. Rien de bien méchant. D’ailleurs, il cherchait justement un endroit où dormir pour la nuit. Il n’a rien à perdre. À l’intérieur, Pax assiste au passage à tabac d’un autre détenu, Elliot Brooks. Le combat est inégal. Quatre hommes costauds contre un gamin maigrichon à lunettes. Pax laisse faire. Ce n’est pas son combat. Puis, alors qu’ils semblent sur le point de le tuer, la boussole morale primitive de Pax s’active : laisser mourir le gamin, c’est franchir la ligne rouge. Après avoir réglé la situation de la seule manière qu’il connaisse, Elliot le maudit de lui avoir sauvé la vie. Il méritait de mourir. Ç’aurait été une bénédiction. Deux ans plus tôt, Elliot s’était réveillé chez lui avec une batte de baseball couverte de sang. L’ADN correspondait à celui de sa propre fille. On n’a jamais retrouvé son corps, mais la quantité de sang sur les lieux était telle qu’il lui était impossible d’avoir survécu. La police a trouvé des niveaux élevés d’amphétamines dans son organisme. Il ne se souvient de rien de cette nuit-là. Mais les preuves sont formelles : il a tué sa propre fille. Le lendemain matin, Elliot reçoit la visite de sa sœur. Elle ne dit rien. Elle se contente de lui tendre une photographie. La photo a été prise à Sea World, à San Diego, en Californie. On y voit un dauphin en pleine figure acrobatique. Il remarque à peine le dauphin. Ses yeux se posent plutôt sur une fillette, d’environ quatre ans, qui sourit à l’objectif. La vue lui coupe le souffle. Elle lui est familière. Plus que familière. Identique. Sans l’ombre d’un doute, il sait à cet instant que c’est Amy. Son Amy. Elle a deux ans de plus, mais elle est bien vivante. Pour la première fois depuis deux ans, Elliot veut vivre. Il sait qu’il doit s’échapper du pénitencier d’État de l’Oregon, où il purge une peine de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle. C’est le seul moyen de retrouver sa fille. La question demeure : Pax West est-il prêt à tout risquer pour sauver un inconnu ?